Laurence Perrey, prête-à-former
Enfant, Laurence Perrey ne jouait pas seulement avec ses poupées. Elle leur confectionnait des vêtements. La passion du textile est venue très tôt. Son premier souvenir la situe sur une plage s’amusant avec différents tissus. Elle a deux ans à peine…
Interrogée sur son parcours, c’est avec une grande simplicité et un enthousiasme dévorant qu’elle retrace ses 25 années de prêt-à-porter dans la capitale de la mode : Paris. Laurence Perrey a tout fait. Et dans des maisons prestigieuses. Toujours backstage, dans l’ombre des créateurs et des directeurs artistiques. « Là où bossent les équipes et où se prépare une collection », sourit-elle.
Arrivée à vingt ans dans la capitale française, c’est son accent qui lui ouvre les portes de son premier créateur. « Si elle est de Biarritz, qu’elle entre… », lui lance le responsable commercial de Marithé+François Girbaud. Elle n’avait pas rendez-vous. Elle y restera 14 ans. « Je leur dois tout », confie-t-elle à propos de ces deux génies qui ont révolutionné le prêt-à-porter pendant plus de 40 ans. « Ils m’ont tout appris : la mode, la passion, l’humilité et surtout à supporter les crises de nerfs, les semaines de 7 jours, les nuits blanches et les humiliations…» La mode n’est pas un monde facile.
Elle enchaîne les fonctions et voyage au quatre coins du monde : assistante au bureau de style, assistante technique, responsable des collections licences, responsable des défilés… « Au départ, je ne savais pas distinguer une popeline d’une gabardine. Mais j’ai appris. Je n’avais pas de talent particulier, mais je pouvais décrypter les souhaits d’un designer à partir du dessin d’une silhouette. Je suis très technique…», explique-t-elle.
Le Saint Graal de la mode
Une maison mène à une autre. Après Marithé+François Girbaud, elle devient chef de produit textile femme chez Aigle, puis directrice des collections prêt-à-porter femme de la maison de couture Jean-Louis Scherrer, sous la direction artistique de Stéphane Rolland. Ensuite, ce sera le Saint Graal, le groupe Chanel la recrute pour sa marque très sélecte Holland&Holland. « Je travaillais avec toutes les équipes et les fournisseurs Chanel sous la responsabilité de Madame Françoise Montenay, présidente de Chanel. Le plus grand de mes bonheurs… » L’expérience durera quatre belles années, avant un déménagement à Genève pour suivre le grand amour avec dans ses bagages de nouvelles aventures professionnelles.
Avec ses élèves, Laurence Perrey aime à se comporter comme la responsable d’un bureau de style. « Ils sont mes assistants. J’en ai formé des milliers donc je sais comment faire. C’est la même chose… », explique celle qui, entretemps, a obtenu son brevet fédéral de formation d’adultes. Toujours professionnelle.
Ce qu’elle recherche chez ses étudiants ? Le goût du travail, la curiosité, la motivation, la fibre créative, une bonne culture générale et une solide connaissance de l’actualité de la mode. Et aussi un bon feeling. De son propre aveu, elle se trompe rarement.